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De la difficulté de décrocher pendant les congés

Si les congés payés sont faits pour se reposer et oublier ses responsabilités professionnelles, un travailleur sur deux a tout de même de la difficulté à complètement profiter de ses vacances, selon un récent sondage mené par Glassdoor.

Source: Le Devoir | Clémence Pavic Read it in English


Photo: Olivier Zuida Le Devoir Parc national des Hautes‑Gorges-de-la-Rivière‑Malbaie, SEPAQ
Photo: Olivier Zuida Le Devoir Parc national des Hautes‑Gorges-de-la-Rivière‑Malbaie, SEPAQ

La plupart des salariés prennent une pause estivale, mais cela ne veut pas dire qu’ils arrêtent vraiment ni de penser au travail, ni de consulter leur boîte courriel, ni de répondre à des appels professionnels.


Selon une étude menée au début de l’été aux États-Unis par la firme de recrutement et de recherche d’emploi Glassdoor, un peu plus de la moitié des travailleurs (54 %) déclarent qu’ils n’arrivent pas ou qu’ils ne pensent pas être en mesure de décrocher complètement durant leurs congés.


Cette tendance varie toutefois selon le groupe d’âge. Les professionnels plus âgés, qui ont souvent le plus de responsabilités, sont ceux qui ont le plus de difficulté à se déconnecter : près des deux tiers (65 %) des professionnels de 45 ans et plus déclarent qu’ils ne peuvent pas ou ne croient pas pouvoir se débrancher complètement durant leurs congés, contre 47 % des professionnels âgés de 21 à 25 ans.


La tendance à penser au travail pendant ses vacances dépend aussi du secteur d’activité, révèle le sondage. Les professionnels travaillant en enseignement ou en droit seraient ceux qui ont le plus de difficulté à décrocher (respectivement 73 % et 71 %), suivis des travailleurs des secteurs de la comptabilité (58 %) et de la finance (55 %).


Risque de surmenage


Mais pourquoi cette fâcheuse tendance à ne pas pouvoir ralentir ? Selon Noémie Ferland-Dorval, directrice des communications à l’Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec, l’hyperconnectivité — qui s’est d’ailleurs accrue avec la démocratisation du télétravail — peut être en cause. Le manque de main-d'œuvre aussi pourrait être l’une des raisons pour lesquelles les travailleurs ont du mal à se déconnecter.


« Souvent, les gens se retrouvent avec une charge de travail plus importante à cause de la pénurie de main-d'œuvre. On parle régulièrement des effets économiques de ce phénomène, mais il y a aussi beaucoup d’effets humains », rappelle Mme Ferland-Dorval. Par exemple, certains travailleurs filtrent leurs courriels ou avancent des dossiers pendant leurs congés par crainte d’être surmenés à leur retour au travail.


« Autre conséquence du manque de personnel : la difficulté d’attribuer des vacances aux gens. C’est là qu’il faut revoir les objectifs et se poser la question si certains projets sont vraiment nécessaires », souligne la porte-parole de l’ordre. « Peut-être plus souvent qu’avant, on voit aussi certaines entreprises, notamment dans le commerce de détail, réduire leurs heures ou fermer leurs portes pendant quelques semaines pour s’assurer que tout le monde puisse se reposer », donne-t-elle en exemple.


« Mais c’est certain que dans les secteurs qui offrent des services essentiels à la population, comme en santé ou dans les services de garde, c’est beaucoup plus difficile. On ne peut pas décider de laisser les bénéficiaires de côté », nuance Noémie Ferland-Dorval.


N’empêche que les employeurs n’ont « pas le choix que de faire attention à leur main-d'œuvre », insiste-t-elle. « Évidemment, c’est difficile quand il manque des gens, mais si on ne fait pas attention à ceux qui sont en place, on risque de les perdre. Il faut s’assurer que les travailleurs puissent avoir des moments d’arrêt pour recharger leurs batteries. »


 

About the difficulty to let go during vacations


While paid vacations are meant to rest and forget about work responsibilities, one in two workers still struggle to fully enjoy their vacation, according to a recent Glassdoor survey.

Source: Le Devoir | Clémence Pavic Français


Olivier Zuida Le Devoir Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie National Park, SEPAQ
Olivier Zuida Le Devoir Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie National Park, SEPAQ

However, this trend varies by age group. Older professionals, who often have the most responsibilities, have more difficulty disconnecting: almost two-thirds (65%) of professionals aged 45 and over say they cannot or do not believe able to unplug completely during their holidays, compared to 47% of professionals aged 21 to 25.


The tendency to think about work while on vacation also depends on the sector of activity, the survey reveals. Professionals working in education or law would be those who have the most difficulty letting go (73% and 71% respectively), followed by workers in the accounting (58%) and finance (55%) sectors.


Risk of overstressing


But why this annoying tendency to not be able to slow down? According to Noémie Ferland-Dorval, director of communications at the Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec, hyperconnectivity – which has also increased with the democratization of telework – may be a factor. The lack of manpower could also be one of the reasons why workers find it difficult to disconnect.


“Often, people find themselves with a heavier workload because of the labor shortage. We regularly talk about the economic effects of this phenomenon, but there are also a lot of human effects,” recalls Ms. Ferland-Dorval. For example, some workers filter their e-mails or get ahead on projects during their holidays out of fear of being overworked when they return to work.


“Another consequence of the lack of personnel: the difficulty of allocating holidays to people. This is where you have to review the objectives and ask yourself if certain projects are really necessary, ”underlines the spokesperson for the order. "Perhaps more often than before, we also see some businesses, especially in retail, reducing their hours or closing their doors for a few weeks to make sure everyone can rest," she said as an example.


“But it is certain that in the sectors that provide essential services to the population, such as health or childcare, it is much more difficult. We cannot decide to leave the beneficiaries aside, ”nuances Noémie Ferland-Dorval.


Nevertheless, employers have “no choice but to pay attention to their workforce,” she insists. “Obviously, it's difficult when in need of workers, but if we don't pay attention to those who are in place, we risk losing them. It must be ensured that workers can have time off to recharge their batteries. »



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